Cathédrale Notre-Dame de la Sède
La première basilique chrétienne de Tarbes fut probablement construite à la fin du IV e siècle. En 844, les Normands ravagèrent la Gascogne : la ville et son église furent détruites, le siège épiscopal abandonné. Il faut attendre le XIe siècle pour qu’une nouvelle cathédrale soit dédiée à la Vierge Marie. Les textes nous parlent alors de la cathédrale Sainte-Marie- de-la-Sède (du latin sedes : le siège, c’est-à-dire le lieu de résidence de l’évêque) ou Sainte-Marie-de-Bigorre. La cathédrale fut entièrement recons- truite entre la fin du XII e siècle et le début du XIII e siècle. Le chantier, étalé sur une centaine d’années, s’ef- fectua d’est en ouest. Le chœur et les bras du transept furent édifiés en style roman. Avec Saint-Sever-de-Rustan, Saint-Orens-en-Lavedan et Saint-Savin-en-Lavedan, la cathédrale de Tarbes fait ainsi partie des quatre églises romanes les plus importantes de Bigorre.
A propos de ce bâtiment
La cathédrale est bâtie sur un plan en croix latine, avec un important narthex (avant-nef) occidental. La nef est à deux travées voûtées d’ogives. La croisée du transept est surmontée d’une tour-lanterne octogonale sur trompes. Le chœur est cantonné de deux absidioles latérales ouvrant sur les bras du transept. La nef, la tour-lanterne de la croisée du transept et le clocher furent poursuivis en style gothique. La façade occidentale, de style classique, dénote par rapport au reste de l’édifice. Sa construction fut décidée au XVIII e siècle, afin d’allonger la nef. Le palais de l’évêque s’étendait au sud-ouest, à l’emplacement de l’actuelle préfecture. Un cloître le reliait à la cathédrale. Les proportions de l’édifice et les matériaux employés sont modestes. Pour les murs de la tour-lanterne et les piliers du clocher, la brique fut utilisée seule. Dans l’ensemble de la construction, la nef, les parties hautes de l’abside et des transepts, elle alterne avec les galets, selon un appareil décoratif en épi (opus spicatum). La pierre de taille blanche n’est employée que pour les parties basses de l’abside et du transept où elle remplace les galets et alterne avec la brique pour former un damier. Tous ces matériaux sont locaux : les galets proviennent des gaves voisins, la pierre est un calcaire marmoréen des environs de Lourdes, le grès de la façade occidentale et l’argile des briques proviennent...