Église Saint-Louis-en-l'Ile
En 1623, sur demande des premiers habitants, le chapitre de la cathédrale fait construire une chapelle, qui avait son chœur orienté vers le sud. En 1642, devant l'accroissement rapide de la population de l'île, il est décidé de détruire l'ancienne église devenue trop petite et de construire à la place une église paroissiale plus importante. L'architecte François Le Vau est chargé de dresser les plans de la nouvelle église. Cette fois-ci, la nouvelle église sera orientée normalement vers l'est. La première pierre du chœur est posée le 1er octobre 1664 par l'archevêque de Paris, Hardouin de Péréfixe, et l'autel est consacré le 20 août 1679 par François de Harlay. Le Vau meurt en 1676 et le chœur sera terminé par Gabriel Le Duc. Dans un premier temps, le chœur est relié par un transept inachevé à l'ancienne église afin de servir de nef provisoire.
Le 2 février 1701, une tempête détruit la toiture de l'ancien bâtiment, blessant et tuant plusieurs fidèles.
Il devient donc impératif d'achever au plus vite la nouvelle église. Pierre Bullet, puis ultérieurement Jacques Doucet, sont chargés de poursuivre les travaux de la nef, de 1702 à 1723 et du transept avec la coupole en 1725.
Un campanile s'élevait à la croisée du transept. Détruit par la foudre en 1740, il est remplacé en 1765 par le clocher actuel, haut de trente mètres.
Fermée en 1791, elle était prévue d'être rasée, mais son rachat par la Ville de Paris en 1817 et ses restaurations postérieures la sauvent.
A propos de ce bâtiment
Réalisée suivant un plan gothique orienté sud-est, mais de conception moderne avec inspiration italienne, l'église est la seule église du XVIIe siècle combinant un chevet plat avec un déambulatoire. Elle est longue de 60 m et large de 30 m. Son style initial dépouillé a été modifié et surchargé plusieurs fois au XVIIIe siècle et surtout au XIXe siècle pour la transformer en style baroque. Elévation extérieure : Plan en croix latine à deux niveaux d'élévation. Larges contreforts intégrant l'architecture des chapelles à un niveau d'élévation. Mur gouttereau nord sobre, à l'angle nord-ouest duquel se trouve une large porte d'entrée rectangulaire sous corniche, à deux vantaux en bois sculptés du XVIIe siècle, surmontés d'un linteau de bois aux angelots sculptés. Façade est à deux niveaux d'élévation, percée de deux basses entrées rectangulaires à frontons, dont la plus méridionale est condamnée et la plus septentrionale est munie d'une porte en bois sculpté à un battant. Ces deux façades accessibles sont percées de hautes baies baroques à vitrail non historié, au premier niveau, et, pour le transept nord, au second niveau d'élévation. Clocher d'angle nord-ouest pyramidal de forte inclaison percée d'abat-sons et munie d'un double cadran d'horloge, de type enseigne donnant sur la rue. Elévation intérieure : Nef de trois travées, transept, et choeur de 2 travées terminé par un chevet circulaire. Collatéraux s'ouvrant sur des chapelles. Pilastres cannelés corinthiens. Transept à autels en cul-de-four, garnis de portiques et surmontés d'arcs avec baies en plein cintre. Chevet à quatre piliers surmonté d'une voute en cul-de-four percée d'une baie en plein cintre à vitrail historié. Déambulatoire à trois baies en plein cintre à vitraux historiés. Architecture banche et dorée. Coupole dorée de la croisée du transept de Jacques Doucet. Prie-dieu en bois sous coupole de pierre accolée au troisième pilier nord. Grand orgue de tribune.
